Pour faire face aux urgences et aux imprévus, les entreprises industrielles créent un stock de sécurité. Bien que la création d’un stock de sécurité important permette théoriquement de répondre à toutes les demandes clients et imprévus d’approvisionnement, les coûts générés ont un fort impact sur la compétitivité de l’entreprise. Découvrez, dans la suite de cet article, en quoi il est important d’optimiser son stock de sécurité alors que la demande n’a jamais été aussi variable.
En quoi le stock est une nécessité ?
La notion de stock renvoie à un entreposage de biens destinés à une utilisation ultérieure. Pour une entreprise (commerciale ou industrielle), les stocks représentent ce qui est destiné à être vendu (marchandises et produits finis) ou à être utilisé dans le processus de production (matières premières). Toute entreprise se doit d’avoir suffisamment de stock pour répondre aux besoins futurs. Un certain niveau de stock s’avère alors indispensable pour assurer la pérennité et la survie de l’entreprise.
Ainsi, une bonne gestion de stock doit permettre d’avoir à disposition la quantité nécessaire, au bon moment. Si le stock est trop léger, on se retrouve en situation de rupture de stock au moindre imprévu, ayant des impacts négatifs sur la capacité de production. Au contraire, un stock trop important est relativement onéreux car il engendre des coûts de stockage (mobilisation de locaux, logiciels, matériel, personnel, assurances, etc.), sans même évoquer les coûts de dévalorisation ; un stock se dépréciant avec le temps.
Pourquoi doit-on limiter son niveau stock ?
Toute entreprise doit prévoir un stock de sécurité : quantité minimale de produits disponible en permanence. L’objectif étant d’éviter les ruptures de stock en faisant face aux variations non programmées dans la demande ou l’approvisionnement de produits. Dans le même temps, les entreprises doivent veiller à ne pas être en surstockage. Cette situation exposerait une entreprise au risque de se retrouver avec un stock d’invendus à charge, en cas de baisse ou d’arrêt complet de la demande sur une période donnée.
Quant est-il, par exemple, des entreprises en situation de surstockage avant la crise Covid ? Leurs stocks valent-ils encore quelque chose 2 ans plus tard ? L’obsolescence empêche-t-elle la commercialisation ? Après ces 2 ans, que deviennent les stocks de téléphones 4G, les écrans de navigation non tactiles, les pièces automobiles destinées aux moteurs diesel dans un monde en plein tournant vers l’électrique ?
On comprend que ce genre de situation peut avoir un effet désastreux sur la santé financière d’une entreprise, l’argent immobilisé dans les stocks se transformant en perte sèche. Pour la bonne santé d’une entreprise, il n’est jamais judicieux d’immobiliser l’argent. Il vaut mieux disposer de 10 millions d’euros pour payer des salaires, de la R&D ou pour se constituer une trésorerie de sécurité que de voir cette somme immobilisée sous forme de stocks, se dépréciant avec le temps et devenant impossible à transformer, à moins de les vendre. À contrario, une rupture de stock (due à un niveau de stock trop bas) impacte, certes la production, mais ne met pas en danger la santé financière de l’entreprise (sauf en cas de retrait d’un important client pour des retards trop importants ou répétitifs).
Pour ces raisons, il est indispensable pour les entreprises d’optimiser leur stock de sécurité afin de pouvoir apporter des solutions réactives à leur client sans pour autant mettre en péril leur équilibre financier avec un stock trop important.
Le stock optimal : Clé de compétitivité et d’agilité
La gestion de l’approvisionnement est un facteur important de l’activité. Lorsque le stock de sécurité est limité, il est plus fréquent de se retrouver en rupture face à un imprévu. Il est alors nécessaire de faire appel à un transporteur express afin que celui-ci puisse rapidement livrer, entraînant un surcoût logistique. La bonne équation consiste donc à comparer les surcoûts logistiques engendrés par un niveau de stock maintenu volontairement bas aux coûts financiers représentés à l’année par un stock immobilisé plus important.
À titre indicatif, on estime que le coût de stockage est environ égal à 20 % de la valeur de la marchandise chaque année. Une marchandise de 1 million d’euros coûte ainsi 200 000 € par an en stockage. Une entreprise qui réduirait son stock de sécurité réalisera donc une économie de 100 000 € par tranche de 500 000 € de stock en moins. Une économie non négligeable dans un monde où chaque point de compétitivité gagné peut faire la différence !
Les entreprises qui ont fait le calcul, se rendent vite compte que les surcoûts logistiques ne représentent qu’une fraction des économies réalisées avec la réduction des stocks. Les plus compétitives d’entre elles adoptent donc des méthodes de réapprovisionnement à la commande. Ces méthodes consistent à être réapprovisionné au fur et à mesure des commandes passées et permettent aux entreprises de réduire de façon conséquente les immobilisations de capitaux et les dépenses engagées dans le stockage des marchandises. Elles permettent d’éviter les sous-stockages, les ruptures de stock et les surstockages, tout en satisfaisant la demande.
Certes l’entreprise devra toujours conserver un niveau de stock de sécurité suffisant, en l’adaptant notamment aux difficultés logistiques que nous connaissons et qui sont sans précédent. En 2022, il est fort à parier que nous allons assister à une augmentation du niveau des stocks sur les composants les plus stratégiques pour les entreprises (semi-conducteurs, métaux rares…). Cependant, il faut garder en tête l’ensemble des coûts que représentent les stocks notamment l’immobilisation financière, qui prive l’entreprise d’une partie de sa trésorerie et donc de sa capacité à investir et à rebondir en sortie de crise. On portera également une attention particulière au risque de dépréciation, voire d’invendus du stock qui peuvent mettre en danger l’équilibre financier des sites industriels.
Vous l’aurez compris, le coût d’un stock immobilisé est bien plus important qu’il n’y paraît au premier abord. L’optimisation du niveau de stock permet une meilleure disponibilité financière, demande moins de ressources et de locaux, réduit le risque de dépréciation et d’invendus. Tout cela permet à l’entreprise d’adapter ses dépenses en fonction du volume de vente et donc de réduire sa prise de risque dans un monde où la volatilité de la demande n’a jamais été aussi haute. 2022, une bonne année pour regarder attentivement le niveau de ses stocks dans le détail.
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